La charmante commune de La Roche-Canillac dévoile son riche passé à travers ses fontaines, lavoirs, et vestiges historiques. Les fontaines, délicatement ornées de têtes de lions en bronze et de bassins semi-circulaires, témoignent d’un souci constant d’accès à l’eau à travers les siècles. En effet, des éléments architecturaux uniques se dévoilent de la Place de l’église à la Source rue du Barry du Bos.
Par ailleurs, les lavoirs reflètent la vie sociale d’alors avec deux bacs successifs, des niches pour le linge, et des toits en ardoises. Dominant le panorama, la Tour de Canillac, impressionnant vestige du château fort du 10ème siècle, offre une vue imprenable. En outre, l’Hôtel de la Croix Blanche, ancien relais de diligence de 1689, narre avec précision l’histoire du village à travers ses détails architecturaux soigneusement préservés.
Dans le même registre, les Courrijoux, délicats sentiers bordés de murs en pierres sèches, témoignent de l’histoire médiévale du quartier. Quant aux bâtiments actuels près de l’église, ils sont des vestiges du prieuré et du château érigés au 12ème siècle. En ce qui concerne l’église Saint Maur, reconstruite au 14ème siècle, elle séduit par ses sculptures et modillons romans. À l’intérieur, le transept et les nefs romans présentent, quant à eux, des éléments du 12ème siècle, avec un autel retable du 17ème siècle classé aux monuments historiques depuis 1963.
À noter également que la Maison du Prieur, appelée Le Moustier, possède une tour du 16ème siècle. La Maison Lafond de St Mûr, liée au baron éminent du 19ème siècle, reflète l’histoire politique et juridique du lieu. Enfin, les pierres sculptées issues du démantèlement du château trouvent une nouvelle vie sur les maisons de la Roche Basse. Explorez La Roche-Canillac, un voyage dans le temps au cœur du Massif Central.
De l’eau de source captée au dessus du village alimentait en permanence les fontaines de la Roche haute et les lavoirs.
Les fontaines :
- Place de l’église : Cette fontaine date de 1927. L’eau jaillissait de la bouche d’une tête de lion en bronze. En dessous, le bassin semi-circulaire, permettait à l’époque de faire boire le bétail.
- Puit rue Lafond de St Mûr : Ce puit dont l’entrée est encastrée dans le mur, a une profondeur d’une vingtaine de mètres. Il a été creusé au 19ème siècle par les riverains aidés financièrement par le Baron Lafond de St Mûr.
- Place de la Roche basse : La gravure indique que cette fontaine a été aménagée en 1860, mais certains éléments sont probablement beaucoup plus anciens comme le laisse supposer l’usure de la pierre ornementale sculptée.
- Source rue du Barry du Bos : Cette fontaine a été construite avec des pierres moulurées provenant du château. Elle est constituée d’un double bac. Celui du bas est une ancienne auge pour les animaux.
- Place de la fontaine : Bâtie dans le mur et surmontée d’un arc en berceau, cette fontaine a été aménagée au 19ème siècle.
Les lavoirs :
Composés de deux bacs successifs (l’un pour laver, l’autre pour rincer), les deux lavoirs de la Roche Canillac (avenue Paul Brodin et rue de Selve) sont bâtis en pierre et couverts d’un toit en ardoises. Ils possèdent 5 niches creusées dans le mur du fond. Elles servaient à y déposer les panières de linge.
Ces lavoirs datent du début du 20ème siècle (1910 pour celui de la Roche basse) et sont des témoins de la vie sociale de cette époque.
Accroché au versant escarpé de la vallée du Doustre, ce quartier médiéval bâti autour de l’ancien château est le berceau historique du village.
La tour de Canillac :
Dressée sur son éperon rocheux, elle est un vestige de l’ancien château fort datant du début du 10ème siècle. Le château fut abandonné au début du 12ème siècle, puis reconstruit quelques années plus tard, puis à nouveau détruit à la révolution.
La tour actuelle a été reconstruite en 1867 selon les directives de Violet le Duc.
l’Hôtel de la croix blanche :
Cette maison était un ancien relai de diligence. On peut remarquer au dessus d’une porte, un écusson sculpté avec deux serpents enlacés et la date de 1689. Cet hôtel devint ensuite une école de garçons. Un peu plus loin, on remarque un encadrement de fenêtre en pierre ouvragée de style Renaissance, qui provient probablement du château démoli au 18ème siècle.
Les courrijoux :
Ce terme issu du patois signifie « chemins qui courent », Ce sont des sentiers qui permettaient de relier les habitations et les jardins en terrasses de la Roche Basse . Il sont souvent étroits et bordés de murs en pierres sèches.
Au 12ème siècle, Gérald de La Roche, le seigneur du village, décide de quitter l’ancien château de la Roche Basse pour s’installer à cet emplacement. Il y construit un château ainsi qu’une petite chapelle, mais quelques années plus tard, son fils Aymard cède l’ensemble à des moines de Tulle qui en font un prieuré.
Autour de l’église, les bâtiments actuels sont des vestiges du prieuré et du château.
L’église St Maur :
L’église possède des marques du 12ème siècle mais elle a été entièrement reconstruite au 14ème siècle. Elle est inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis 1969.
A l’extérieur, elle possède un clocher mur, caractéristique de la région. Il a 4 baies mais n’abrite que 3 cloches. Ce clocher surmonte le portail du 14ème siècle composé de plusieurs voussures en arcs brisés. Sur les sculptures on reconnait un lièvre qui représente l’âme chrétienne et deux bêtes sauvages: un griffon et une bête féroce qui symbolisent peut-être le bien et le mal. Au dessus, une petite niche abrite une statue de saint Martin.
De chaque côté du bâtiment, de nombreux modillons romans représentant des figures humaines ou animales longent la corniche. Le linteau du vitrail sud est gravé de plusieurs croix dont la signification n’est pas connue.
A l’intérieur de l’église, le transept et les nefs sont romans. On retrouve sur la clé de voûte de la chapelle sud, dite de saint Joseph, les armes des « de la Roche » qui représentent des vagues, et dans la chapelle nord et le sanctuaire les armoiries du Cardinal d’Aigrefeuille (les étoiles) . C’est en effet ce Cardinal, ancien prieur de La Roche et originaire de Champagnac la Prune, qui au 14ème siècle a ordonné la construction de l’église. La chapelle Nord, dite de Saint Martial, est consacrée à la Sainte Vierge.
Les arcs brisés des chapelles retombent sur des supports sculptés de têtes de juges qui rappellent que La Roche était une juridiction.
Une ouverture en arc brisé aujourd’hui bouchée, était un accès à une troisième chapelle, détruite au 17ème siècle.
L’autel retable en bois peint du 17ème siècle est classé aux monuments historiques depuis 1963, il proviendrait du couvent des cordeliers d’Argentat.
Les vitraux ont été réalisés en 1967 par Jules Eudeline maitre verrier et maître émailleur qui habitait à la Roche basse.
Le Moustier : La maison du prieur, que l’on appelle aujourd’hui le Moustier, est construite à l’emplacement de l’ancien prieuré de st Maur. Elle possède une tour d’angle du 16ème siècle.
La maison Lafond de St Mûr : Cette propriété construite à l’emplacement probable de l’ancien château a appartenu au baron Lafond de St Mûr. Ce baron a eu une importante activité politique et juridique au 19ème siècle: député durant trois législatives au second empire et sénateur en 1876.
- Croix du presbytère : Croix de Malte à fut court reposant sur une grosse borne de pierre. Elle est posée contre le mur de l’ancien presbytère et serait un vestige de l’ancien cimetière qui était accolé à l’église.
- Croix place de la Roche Basse : Cette petite croix latine est ornée en son centre d’une couronne d’épines stylisée. Elle était, antérieurement, située au centre de la place.
- Croix avenue de la poste : Croix posée par la famille Lavigne à la mort de leur fils Roger.
- Croix de La Borie : Croix maltée, sculptée d’un Christ enfant en croix entouré d’étoiles. Elle ne possède pas de fût. Le dé comporte la date 1867 et le socle est sculpté d’un cœur entouré de 2 fleurs ainsi que d’un ostensoir rayonnant entouré de 2 chandeliers.
- Pierres Sculptées : De nombreuses pierres sculptées provenant du démantèlement du château se retrouvent sur les maisons de la Roche Basse.